le cheval et nos émotions

LES CHEVAUX PORTENT LES NON DITS DE NOS VIES

Il y a des mots qu’on n’ose pas dire parce qu’ils nous feraient trop peur, parce qu’on ne saurait pas comment les exprimer, parce qu’on se sentirait coupable, triste ou perdu.

Il y a des mots qu’on garde tout au fond de nous, parce qu’on a l’impression qu’ils feraient trop de mal s’ils sortaient. Ils réveilleraient des chagrins, des colères, ou des souvenirs qui nous font encore pleurer.

Il y a aussi des mots qu’on n’a plus la force de dire, parce qu’on est fatigué, parce qu’on a l’impression qu’ils n’ont plus d’importance.

Et puis, il y a des mots qu’on garde pour soi parce qu’on a peur de montrer qu’on est fragile, qu’on est blessé. On met un masque, on fait semblant que tout va bien pour ne pas se sentir vulnérable.

Mais certains de ces mots, même si on a peur de les dire, pourraient tout changer. Ils pourraient ouvrir des portes, nous rapprocher des autres, nous réconcilier, et même nous aider à nous sentir mieux.

Alors, pourquoi est-ce qu’on se tait encore ? Peut-être parce qu’on a peur d’être submergé par nos émotions, ou parce qu’on ne sait pas comment faire, parce qu’on a pas appris à faire autrement. Pourtant, écouter puis dire enfin ce qu’on a à l’intérieur est la première chose à faire pour se sentir un peu plus léger.

Quand les mots restent enfouis, ils résonnant en silence dans nos corps et dans nos gestes. Mais avec un cheval, ces mots muets prennent une autre forme, se glissent dans nos attitudes, se reflètent dans nos hésitations.

Les chevaux ressentent l’indicible, ces émotions que nous étouffons. Ils perçoivent cette colère rentrée, ce chagrin tu, ces doutes qui nous rongent. Alors, quand vous montez en selle, ce n’est pas seulement votre technique qui entre en jeu, mais tout ce que vous cachez. Les tensions que vous n’exprimez pas, ils les sentent dans chaque mouvement. Les peurs que vous refoulez, ils les perçoivent dans chaque respiration.

Ces non-dits, les chevaux les portent avec vous. Ils deviennent les messagers de ce que vous n’osez pas dire. Et parfois, c’est là que le malentendu naît entre lui et vous.

Oser se dire, c’est oser se libérer. C’est ouvrir les portes de ce que vous cachez pour permettre à votre cheval de comprendre qui vous êtes vraiment. Car lorsque vous montez avec un cœur ouvert, avec une parole sincère – même silencieuse –, votre cheval le ressent. Il répond à votre vérité, non à votre masque.

Alors, que reste-t-il à faire ? Peut-être faut-il commencer par écouter ces mots que l’on ne dit pas, ces émotions que l’on tait depuis trop longtemps. Car chaque fois que vous vous taisez, c’est votre cheval qui parle à votre place. C’est lui qui crie les mots enfouis, traduit vos peurs et révèle ce que vous cherchez à cacher.

Les chevaux nous apprennent le courage de l’authenticité, la force de dire ce qui est là, sans faux-semblants. Peut-être est-il temps de leur répondre, non par des mots, mais par un geste sincère, un souffle apaisé, une confiance retrouvée. Parce qu’au fond, c’est la seule langue qu’ils comprennent : celle de la vérité de l’instant.

Tous ces mots non-dits… Comment pouvons-nous continuer à les taire ? S’il ne nous restait qu’une chose à faire, ce serait de libérer enfin ces mots, et de nous écouter… vraiment.
Les non-dits pèsent, ils enferment. Alors, à vous de choisir : continuer à vous taire, ou bien parler, enfin, avec votre cœur.

Accompagner les émotions qui se présentent lorsque l’on choisit enfin de ne plus se taire, c ‘est aussi cela que l’on fait dans « Au-delà des rênes ».

Merci pour ce texte à David Piriou – Comportementaliste humain – Enseignant d’équitation.